Victoria Lancet

Garde-Lame (membre de cercle 3). Victoria est un excellent agent de terrain. Perspicace, fine tacticienne, capable de prendre le commandement de petites unités d'intervention, elle a les défauts d'être parfois un peu trop impétueuse et téméraire face aux dangers occultes. Elle est - malgré son jeune âge - une pièce maîtresse de l'organisation du club de Paris.


 Démon Ub-Sabaoth - Paris, Mars 1900 - Victoria Lancet

Il y a quelques semaines, nous avons reçu au club, une série d'invitations pour une soirée de présentation du produit des fouilles d'une mission en partie financé par Isidore Marie Duprès, Comte de la Marelloise, en sa riche demeure de Champigny sur Marne. Furent également invités : d'autres membres donateurs, plusieurs intellectuels parisiens, et quelques membres de la haute société (liste non exhaustive en annexe).

Le club, sous couvert de sa réputation de regroupement d'intellectuels parisiens de haut standing, est régulièrement invité à ce type de présentation. Hector me désigne ainsi que Jacques Lefort (historien spécialiste de l'antiquité greco-romaine) pour l'accompagner. Nous soupçonnons des révélations d'une certaine importance, et je suis désignée à cause de mon intérêt récent pour un personnage influent des sphères parisiennes qui gravite autour de quelques unes de nos affaires en cours : la Princesse russe  Lelena Babayagastaïa. A ce jour, rien ne permet malheureusement de l'impliquer, ni en bien ni en mal, dans ces diverses affaires. L'enquête se poursuit.

Revenons à notre affaire. Nous arrivons à la soirée un peu avant 19h. Dans son excentricité, nous apprenons que le Comte a prévu quelques amusements originaux avant la présentation : danse orientale, divination par cartes, spectacle de lancé de couteaux.

Le Comte n'est pas présent à notre arrivée. Nous sommes invités à attendre dans la salle de réception principale au milieu des convives qui arrivent peu à peu. Vers 19h30 se présente à nous un groupe d'invités fort intéressant accompagnant le mathématicien Antonin Duprés, conseiller des affaires scientifiques et culturelles à la mairie de Paris, membre de l'académie des sciences.

Il nous présente ses compagnons de soirée :

- Lord Blake Attenborough, astronome, également membre de l'académie des sciences, quarantenaire d'origine anglaise, plaisant homme, courtois. A l'évidence armé, mais plus dans une intention de défense personnelle à long termes, que pour une action immédiate.

- Mlle Catherine Dulac, femme médecin - chose remarquable ! - qui semble jouir d'une belle émancipation, au caractère très plaisant.

- Émile Opinel, le lanceur de couteaux de la soirée, comment s'est il mêlé à ce groupe : mystère ? Il semble dégourdi. Je remarque de suite qu'il dissimule habilement deux poignards sous ses vêtements. Je pense que c'est une simple "précaution" des milieux populaires dans lesquels il évolue en général.

Nos discussions - relevant avant tout des usages polis de ce type de rencontre - sont interrompus par l'arrivée de la princesse Lelena, arrivée qui passe rarement inaperçue. Imitant la plupart des convives nous nous rapprochons pour la saluer. Lord Attenborough semble touché par sa beauté - qui ne le serait pas ? - Émile Opinel est hypnotisé par le magnétisme qui se dégage d'elle. Seule Mlle Dulac semble restée lucide et semble intriguée par quelques détails invisibles. Aurait elle des dons de perception ?

Son garde du corps principal l'accompagne. "Le chien" comme on le surnomme dans les bas fonds, personnage impressionnant et aux allures patibulaires. Il dégage une impression de forces sauvage et semble armé lui aussi. La princesse ne court aucun danger avec ce type de garde du corps.

Les divertissements démarrent, je suis volontaire pour servir de cible au lanceur de couteau, qui tente en vain de m'impressionner. Je dois admettre, qu'il est doué.


Le Comte Isidore fait alors son entrée et tout le monde est invité à le suivre dans la seconde salle de réception qui a été aménagée avec une scène et un lot de chaise conséquent pour l'occasion. Son discours relate succinctement le déroulement de l'expédition. Il nous apprend que l’égyptologue en chef - Jules Meunier - ne pourra être là ce soir, il est souffrant depuis son retour d’Égypte. Nous apprendrons plus tard, le part du Capitaine Laville, responsable militaire de l’expédition, qu'une série d'incident mortels a ponctué les étapes de la mission.

Dans une mise en scène théâtrale on nous dévoile les pièces rapportées. En premier lieu une très impressionnante momie (près de 2 mètres de haut) arborant un médaillon qui semble en or (un croix de Ankh, symbole de vie, talisman de haute magie égyptienne). Nous l’examinons de loin, circonspects quand à toutes ces histoires entendues autour de malédictions égyptiennes, sans mettre en évidence autre chose que le sentiment de malaise qu'elle provoque.

La suite de la soirée dégénère rapidement. Au cours du numéro de cartomancie dans la salle principale où tous les invités avaient migré de nouveau, des cris retentissent de la salle à la momie. La police présente à la soirée, ou plutôt ce peu compétent commissaire Léon Mildiou, se précipite dans la salle en vociférant avec son arme à la main. Tel un diable sortant de sa boîte, il se précipite vers une des grandes baies vitrées ouvertes et vide son arme à l'aveugle sur une silhouette qu'il a vu bondir hors de la salle. Il touche un des major-d’homme du manoir, probablement une victime innocente à toute cette affaire.

Le Comte est étendu dans une mare de sang au pied de l'abominable momie, dont la vitrine a été fracturée et la croix d'Ankh suspendue à son cou a été volée. Mlle Dulac se précipite sur le corps du Comte qui meurt sous ses tentatives de premiers secours.

La police évacue les lieux. Plus tard nous apprendrons que le drame ne s'arrête pas là. Dans la nuit, les lieux sont la proie des flammes, parmi les victimes : la femme du Comte. Les pièces à convictions ont toutes disparues. Le club prend l'affaire très au sérieux et me charge d'enquêter. Je me rends un peu avant l'aube chez l’égyptologue absent, soi-disant malade.

M'introduire discrètement dans son appartement de la rue du Mont Cenis après avoir constaté qu'il est vide, n'est pas bien compliqué. J'y trouve une large suite de notes et de documents relatifs à l'expédition et à la momie. Je m'empresse de prendre des notes, et de croqué rapidement quelques hiéroglyphes avec l'intention de filer au Louvre au département d’égyptologie le plus vite possible. J'en informe Hector de retour au Club, une surveillance est mise en place au logement de Meunier. Il fait le nécessaire pour que je sois reçu au Louvre dans l'après midi.

Ma visite au Louvre est pleine de surprise, Lord Attenborough, Catherine Dulac et Émile Opinel sont là également ! Il semble qu'ils mènent une enquête en parallèle. C'est à la fois une bonne surprise - de voir des concitoyens impliqués - et une mauvaise - qu'elles sont leurs intentions ?

Les spécialistes du Louvre traduisent quelques documents rapportés par nos deux groupes. Il en ressort de biens mauvaises choses :

Quelques millénaires avant J.C, un puissant mage égyptien invoqua Ub-Sabaoth, l’un des innombrables démons de l’enfer. Ce dernier prit apparence humaine et ravagea les alentours verdoyants de la Vallée du Nil, les transformant en désert. Un prêtre réussit à le vaincre et détruisit (presque) tous ses pouvoirs. Puis il plaça autour du cou du démon une amulette en forme de croix ansée ayant pour but de le plonger dans un sommeil éternel. Ensuite, il l’enferma dans un sarcophage magique destiné à empêcher l’irradiation de l’aura maléfique d’Ub-Sabaoth. Enfin, il l’ensevelit dans un tombeau non loin de la Vallée des Rois.

Nos conclusions au club :

Meunier, en découvrant le sarcophage, fut assailli de plein fouet par les ondes mauvaises accumulées depuis des dizaines de siècles dans ce coffre spirituellement hermétique. A cet instant précis, son esprit bascula dans la folie. Petit à petit, il a sans doute été convaincu que le seul moyen de contrôler la momie ( ? ) était de prendre le talisman qu'elle avait autour du cou. De la Marelloise y étant opposé, Meunier l’assassina et s’empara de l’amulette. Les invités partis, le démon s'est il réveillé ? Meunier est il revenu pour tuer les derniers occupants de la maison et déclencher l’incendie ?

Nos équipes en planque ont vite repéré Meunier rentrant chez lui, une enquête de voisinage a permis de révéler assez vite qu'il sortait régulièrement tard le soir depuis quelques temps. Et plusieurs indices chez lui laissaient à penser qu'il y avait un rapport avec la place Denfert-Rochereau, peut être cache-t-il certains objets et pourquoi pas la momie dans les catacombes sous la place ? Nous mettons en place une surveillance de la place. Hector me donne carte blanche pour prendre la tête d'une opération le soir même visant à enquêter sur les possibles agissements de Meunier dans les sous sols parisiens. Il insiste pour que je mobilise deux soldats du fort de Vincennes, membres secrets du club (nos contact avec de tels personnels sont malheureusement si rare) car il pensent que l'histoire peut être bien plus dangereuse qu'il n'y parait. Notre équipement est lourdement armée : grenades explosives au magnésium, fusils de guerre, pistolets, sabre. Nous nous attendons au pire. Nous veillons tard dans la nuit, et arrivée sur place notre équipe en veille nous informe qu'un homme seul, puis un groupe de trois personnes sont entrées quelques instants plus tôt dans une bâtisse sur la place qui abrite un accès direct au catacombes. Nous nous engageons prudemment.

Nous avons une nouvelle surprise incroyable après plusieurs minutes de progression dans les catacombes oppressantes. Nous tombons nez à nez avec le groupe de Lord Attenborought, Catherine Dulac et Émile Opinel qui ont remonté leur piste jusqu'au bout ! Nous évitons d'ailleurs de peu la confrontation armée avec eux tant la tension d'ans l'air est palpable. Fort heureusement pour eux - en regard de notre entraînement et notre équipement - nous évitons l'affrontement et décidons d'agir ensemble.

La suite frôle l'indicible. Mais ce n'est pas la première fois que je suis témoin de ce type de cauchemars... Dans ce qui semble être un ossuaire titanesque des catacombes, nous découvrons Meunier brandissant le médaillon Ankh en or, pris dans une folie pure, en extase devant la gigantesque momie qui - horreur absolue - s'anime alors et nous attaque ! Lord Attenborough tire sur Meunier pour l'arrêter - sans doute a t'il pensé que cela arrêterait la momie et le tue sur le coup dans un tir remarquable, mais malheureux pour la collecte d'information ultérieure. Nos soldats ouvrent le feu, la momie se déplace lentement mais semble totalement invulnérable. Catherine Dulac semble avoir une idée de génie elle se coordonne avec ses compagnons pour tenter de mettre le médaillon autour du cou de la momie. Je décide de passer à l'attaque pour leur donner une fenêtre de diversion. L'un de nos deux soldats est mortellement blessé quand la momie l'attrape, sa force semble titanesque. Après des efforts et des prouesses de nos compagnons d'un soir, Émile Opinel réussi avec l'aide de Catherine à remettre le collier à la momie qui arrête sa bataille folle d'un seul coup et s'écroule dans ce décor macabre.

La suite est prise en charge par la Club que nous avons prévenu de suite pour obtenir plus d'aide. La momie sera, dans les jours suivant, enfermée dans un lourd sarcophage de métal soudé,  munie de son amulette autour du cou. Le tout est remontée avec peine et coulée aux abords de l'ïle Saint Louis non loin de puissants sceaux magiques du club qui espérons le, nous protégerons le plus longtemps possible de ce type d'atrocité.

Nous avons invité Lord Attenborough, Mlle Dulac et Mr Opinel à intégrer le club après leur démonstration de finesse, de force et de bravoure. Le club a considérablement besoin de membres comme eux.

Reste en suspend des dizaines de questions : Meunier agissait il seul ? Quel a été - s'il y en a un - le rôle de la princesse dans tout ça ? Quelles étaient en fait les intentions du démon incarné dans la momie ? Avait il recouvré toutes ses forces et que se serait il passé sinon ? Combien de menaces de ce genre pèsent sur Paris, la France, le monde ? ...

Nos moyens sont dérisoires et nous sommes très peu et qui sait ce qui nous attend lors de nos prochaines investigations...


Victoria Lancet, Garde-Lame

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